Chronique : Les fantômes se lèvent toujours à l’Est, Emmanuel Gallant.

Editions Ex Aequo
Sortie : 1 juin 2022

Résumé :

Imaginez que je supprime votre nom, puis votre prénom, de manière à vous soulager un peu de ce qui compose votre identité. Imaginez encore, si vous poursuivez cette lecture, que pour affiner cette déshumanisation je vous désigne par un numéro, disons le 338, et que je vous inocule par injection sous-cutanée une maladie amusante – une peste, le typhus, le tsutsugamushi – ou bien un poison quelconque comme la toxine de fugu.
Faisons tout cela, donc.
On noterait alors sur une feuille de suivi les évolutions de votre consomption, l’affaissement des organes, le déchirement des tissus, cet œil gauche qui tombe un peu. On documenterait votre propre mort pour définir la meilleure manière de la donner à d’autres.

Vous venez de lire, sommairement, quelques-unes des horreurs commises par l’armée impériale japonaise en Mandchourie occupée (1932-1945) sur les populations locales, chinoises ou coréennes. Des crimes impunis, encore aujourd’hui.
Yuèliàng était l’une de ces innombrables victimes de la sinistre Unité 731.
Revenue dans le monde des vivants par l’entremise de Martin Geist, le jeune homme qui fuit les morts, Yuèliàng prépare sa vengeance.

De Berlin à la Sibérie, un voyage vers l’Est, une errance sentimentale et fantastique à la découverte de deux mondes qui entreront violemment en collision dans l’irréel.

L’avis de Emy :

Partons entre deux mondes.

Nous suivons Martin, dans notre époque. C’est un personnage que j’ai apprécié suivre. Il va se retrouver dans toute cette aventure. Martin est intéressant. Je ne me suis pas attachée à lui mais il m’a rendu curieuse.

D’un autre côté en 1940, il y a Yuèliàng, une victime de l’Unité 731 qui raconte son récit, ce qu’elle a vécu avec l’invasion japonaise. Elle fait part de son désir de vengeance, bien présent dans son être. C’est un personnage marquant et marqué, brave et fort.

L’histoire possède un côté fantastique tout à fait plaisant à découvrir avec les fantômes, les âmes. J’ai aimé tout ce côté ainsi que les souvenirs avec ce carnet. Ça m’a bien plu et c’était très intriguant.

Il y a tout un voyage dans ce récit. L’auteur nous fait parfois découvrir des lieux, des pays avec des descriptions réalistes et qui nous permettent de nous immerger dans l’histoire. Il n’y pas d’ailleurs pas que des descriptions d’endroits, mais aussi des descriptions de situations ou moments historiques. Le tout est percutant et parfois désappointant.

J’avais déjà entendu parler de cette partie de l’histoire avec ces expérimentations sur hommes, femmes et enfants. Nous en apprenons plus sur cette fameuse unité 731.

La plume est fluide, ça se lit facilement. Cet auteur est une bonne découverte.

La fin ne m’a troublé, pas prise au dépourvu, ni surprise, je ne dirais pas que je m’y attendais mais ça m’a troublé. Je ne trouve pas d’autre mot pour qualifier ce que je ressens. Mais en soit c’est cohérent et c’est une fin qui convient tout à fait !

Un récit que j’ai aimé découvrir avec ce contexte historique, ce côté fantastique et ces personnages tout à fait intéressants !

Merci aux éditions Ex Aequo et à l’auteur pour ce service presse.

Citation :

« Quand je ferme les yeux, je revois aujourd’hui ces sept anges partir vers l’infini du ciel. Je revois la petite fille. Elle me regarde. Je la regarde de toutes mes forces. Viens. Viens !

Je n’ai pas osé sortir mon carnet. Ils me l’auraient pris.

L’ultime regard de la fillette hantera nombre de mes nuits. Que je sois damnée à tout jamais pour ces sept âmes que je n’ai pu sauver.

Adieu, ma jeune amie. »

4/5

Où le trouver :

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