Bonjour, ravie de vous retrouver pour ce rendez-vous du dimanche : premières lignes, créé par Ma Lecturothèque. Cela permet ainsi de se faire une idée sur le livre que nous allons lire voire même de faire une belle découverte. Nous aimons beaucoup le principe.
Le concept est simple, chaque dimanche, il faut choisir un livre et en citer les premières lignes.
Le choix de JULIE :

Chapitre 1
Sur la vieillesse, il faut savoir qu’à tirer en longueur, elle finit par ennuyer. Et comme il en va de la vieillesse, va des vieux. Dans un monde parfait, la vieillesse est brève. Dans un monde parfait, les vieux sont rares.
Il a quatre-vingt-treize ans, Albert. Un bel âge, certes, en tous cas un âge qui sent la fin. D’ailleurs, pour lui, la vie s’essouffle, elle fut longue, pleine, unique, mais ne lui offre plus à ce stade grand espoir de divertissement, d’aventure ni de sursaut. D’autant qu’à la dégénérescence programmée de son patrimoine physique est récemment venu s’ajouter un cancer pancréatique, du agressif, jusqu’au-boutiste même. On lui a donné quelques mois. C’est peu, c’est comme ça. On a rapidement évoqué les classiques chimio, radio et autres thérapies, mais ce n’était pas sérieux ! La société n’y trouverait pas son compte, c’est la crise, l’argent coûte trop cher pour qu’on le dépense en pure perte. Albert va donc mourir.